Ces dernières années, les enjeux écologiques ont pris une place prépondérante sur nos vies et notre quotidien. Nos gestes habituels, mais aussi nos techniques de consommation ont évolué afin de devenir de plus en plus conciliantes avec le respect de la planète. Les attentes des consommateurs n’ont jamais été aussi exigeantes : produits locaux, produits bios, sans pesticides ni conservateurs… Dans cet article, nous tâcherons de vous expliquer ce que désignent les semences agricoles, et quel impact cette industrie a sur notre société. 

Définition 

Dans le milieu de l’agriculture, les semences désignent les organes de reproduction des plantes telles que les bulbes ou tubercules ; et les graines qui sont destinées à être semées. On retrouve l’origine de ce terme dans le grec ancien, issu du mot « sperma », qui, traduit en français, a donné les termes semence, germe et sperme. En effet, à l’instar de l’homme qui ensemence la femme pour la fécondation ; le métier d’agriculteur consiste à féconder la terre à l’aide de graines, en vue d’une récolte.

La semence agricole permet en effet de produire :

  • des céréales ; telles que le blé, l’orge, l’avoine, le seigle, l’épeautre, le sarrasin ; pour ne citer que les plus communes.
  • des protéagineux ; telles que les pois et les féveroles.
  • mais également des lentilles, des pois chiches…
  • Nous retrouvons également, dans la catégorie des semences agricoles, les semences dites « fourragères » : elles permettent la production de trèfles ; de luzernes ; de fétuques…

Notons que toutes ces semences sont disponibles sur le site farmi.com. 

Il convient de préciser que la France constitue le premier pays d’Europe producteur de semences agricoles, et, à l’échelle mondiale, il se place en deuxième position. Devant lui, nous retrouvons les Pays-Bas en tête de liste ; et les États-Unis en troisième position.

Quelques chiffres-clés :

Pour visualiser et quantifier le poids de cette industrie dans la société, apportons quelques données chiffrées : 

  • Le marché des semences agricoles représente 30 milliards de dollars annuellement. 
  • Il représente près de 18 000 agriculteurs 
  • L’on dénombre pas moins de 225 entreprises spécialisées dans la production ou la sélection, aussi appelées « semenciers » 
  • Près de 22 000 distributeurs permettent la revente des semences auprès des agriculteurs professionnels et des jardiniers en herbe. Parmi ces distributeurs ; nous retrouvons les coopératives, les jardineries… 

Production et commercialisation 

Il y a plus de 10 000 ans, l’agriculture, sous la forme que nous connaissons aujourd’hui, venait de voir le jour. En effet, certaines graines étaient sélectionnées et mises de côté, puisqu’elles étaient réservées à la plantation lors de la prochaine campagne. Les méthodes de sélection de ces graines reposaient sur :

    • Des critères sociaux ; telles que la beauté de la graine en question ; son identité ou ses propriétés 
    • Des critères agronomiques ; par exemple, le fait que la graine soit assez épaisse, assez résistante, que son enveloppe se détache bien… 

De nos jours, ce sont les semenciers qui s’occupent de cette sélection, certes, mais pas que. En effet, derrière ce nom, nous retrouvons les entreprises qui assurent également la production et la commercialisation de celles-ci. 

Elles passent ensuite, dans un second temps, des contrats avec des autres acteurs du marché extrêmement importants : les agriculteurs multiplicateurs. Leur rôle est de maximiser la production des graines sélectionnées, afin d’en assurer leur grande quantité pour les revendre sur le marché. 

Les graines sont donc calibrées et conditionnées dans des établissements dédiés à cet usage : on les nomme « stations de semence ». Il convient de préciser qu’en France, à l’instar des pays européens qui sont sur le marché des semences ; des règlementations très précises sont entrées en vigueur afin d’assurer un gage de qualité ; et éviter la vente de semences défectueuses voire dangereuses pour l’organisme. Par exemple, des chapitres au sein de la réglementation sont dédiés aux effets néfastes que pourraient avoir des semences présentant des défauts sur la santé humaine. Un autre exemple également : le décret de 1981, qui interdit toute vente de semences non inscrites sur le catalogue officiel.

Ainsi, les semences de grande culture qui ont passé les contrôles adéquats (SOC) se voient recevoir une certification. Toutefois, selon l’ONG Grain, les semences certifiées ne représentent que 32,5 % de celles qui sont utilisées à l’échelle mondiale. 

Semences certifiées et semences de ferme : quelles différences ? 

Comme nous l’avons vu précédemment, les semences dites « certifiées » ou « commerciales » correspondent aux semences qui sont mises en lot après le processus de vérification qui leur est propre : triage, calibrage, traitement, conditionnement… et contrôle. En effet, elles doivent être validées et authentifiées par l’organisme du Service Officiel de Contrôle, le SOC. 

La certification qu’il décerne permet d’attester, d’une part de la qualité du produit, mais également de son identité de variété, de sa pureté, et de son taux de germination ; informations légales pour la commercialisation en bonne et due forme des semences. 

Au contraire, les semences de ferme, elles, ne peuvent pas être vendues. Et pour cause : elle est produite pour satisfaire les propres besoins de l’agriculteur, afin qu’il ensemence ses propres champs. Il convient de noter que seules les semences qui ne sont pas concernées par un droit de propriété intellectuelle quelconque peuvent être produites de cette façon. 

Enfin, il est important de savoir que la vente de semences de ferme (ou graines de ferme) est illégale : ni leur origine ; ni leur variété ; ni leur qualité n’est vérifiable ; et il n’est pas possible de leur accorder une traçabilité puisqu’elles ne font partie d’aucun lot identifié – et authentifié. 

Néanmoins, sachez que l’échange des semences fermières est possible entre agriculteurs ; si tant est que ces dernières appartiennent à des variétés qui ne sont pas protégées. Parmi les variétés qui sont protégées, l’on retrouve : 

  • les céréales
  • les pois
  • le colza…

D’autres types de semences existent, chacune comportant ses caractéristiques et ses modalités de production. On peut par exemple dénombrer : les semences de prébase ; les semences de base ; les semences paysannes ; et les semences améliorées. C’est dans cette dernière catégorie que l’on range les semences dites « hybrides », qui ont tant fait débat ces dernières années. En effet, il s’agit de modifications génétiques artificielles qui sont apportées aux graines afin de maximiser leurs propriétés, et de mieux les vendre au grand public.